Plus d’un salarié sur trois serait concerné par l’épuisement professionnel, près de 3 millions de personnes en risque: des chiffres qui donnent le vertige! Même si le burn-out représente un réel phénomène, il n’est cependant pas reconnu comme accident de travail. Le salarié se retrouve alors seul face à sa souffrance.

Décryptage pour mieux comprendre le burn-out, le repérer et trouver des solutions.

Déclarée par certains comme la maladie du siècle, l’épuisement professionnel, encore appelé « burn-out », n’est en fait pas si récent qu’il n’y parait. Les premières références de stress au travail remontent en effet au XIV siècle. Il faut cependant attendre les année 70 pour que le psychiatre américain Herbert J . Freudenberger évoque le terme de Burn Out Syndrome pour faire référence à l’épuisement professionnel de soignants trop investis auprès de leur patient .

Littéralement, faire un burn-out, c’est « brûler de l’intérieur, se consumer ». Il est bien question d’une usure à petit feu qui trouve sa source dans le cadre professionnel. C’est le stress chronique et important qui provoque le burn-out : les causes physiologiques précèdent les causes psychologiques. Il faut, en effet, savoir que le stress est une réaction du corps face à un danger externe, mais le corps n’est pas fait pour supporter au long court une situation de stress.

Les exigences sociales et professionnelles de notre société placent l’urgence en premier plan, le stress est constant et épuise l’organisme. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le psychisme. Les doutes, la baisse de l’estime de soi, l’anxiété vont prendre le dessus: l’épuisement émotionnel prend alors le pas sur l’épuisement physique.

Le burn-out est un processus qui ne vient pas d’un seul coup, peu à peu la personne va accroitre son investissement au travail, y penser sans cesse, vouloir en faire toujours plus et encore mieux, sans forcément se rendre compte de cet aspect excessif jusqu’à craquer, « péter les plombs ».

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L’épuisement professionnel touche autant la femme que l’homme. Même si tout le monde peut faire un burn-out, on retrouve cependant des similitudes chez les personnes atteintes : personnes très investies, engagées, méticuleuses, qui ont le soucis de bien faire. Elles représentent souvent des personnes « piliers » au sein de leur équipe, qui justement sont particulièrement exposées au stress et à une forte pression.

Le sentiment de subir son travail plus que de le réaliser est une notion qui revient souvent dans les témoignages. Les nouvelles techniques de management associées à des moyens de communication rapides et ultra efficaces amènent les salariés à ne plus trouver du sens dans leur activité professionnelle où la hiérarchie a tendance à réfréner leur désir de fournir un travail de qualité au profit d’une rentabilité absolue. On assiste alors à un sentiment de manque de reconnaissance chez ces personnes dévouées où finalement, l’évaluation de leur travail ne se fait pas sur les critères qu’elles souhaiteraient.

Savoir reconnaître un burn-out est essentiel pour trouver des solutions adaptées. Les symptômes peuvent être variés et de différents ordres :

– somatiques : fatigue permanente, maux de tête, troubles digestifs…
– psychiques : anxiété, stress ; baisse de l’estime de soi…,
– cognitifs : troubles de l’attention, de la mémoire, de la vigilance…
– comportementaux : irritabilité, hypersensibilité, désintérêt professionnel…

Mais le premier signe est, sans aucun doute, lorsque la fatigue ne passe pas avec les vacances et que le stress et la tension reviennent aussitôt le travail repris. Il est alors grand temps de réagir !

Dès lors que vous prenez conscience du burn-out, il est important de consulter son médecin ou un psychologue pour déterminer les mesures à envisager pour sortir de cette situation.

Un arrêt de travail peut parfois permettre de prendre le recul suffisant mais il n’est pas indispensable.
Pouvoir déterminer les facteurs de stress, ce qui « use » au travail est indispensable pour faire évoluer la situation. Mais tout n’est pas modifiable, et là encore, faire le point entre ce que l’on peut changer et ce qui est inérant au travail permet de mieux appréhender le problème et de trouver plus facilement des solutions.
Identifier ce qui fait du bien, ce qui est valorisant, ce qui donne du sens à sa journée permet là aussi de se remobiliser en s’appuyant sur les aspects positifs.
Ne pas se focaliser sur ce qui use et qu’on ne peut pas modifier est la clé pour sortir d’un burn-out.

Ce travail de défocalisation est parfois impossible à mener seul et l’aide d’un psychologue se révèle alors précieuse.

Ce soutien permet aussi de légitimer la recherche d’un bien-être professionnel, qui pour certain se trouve dans une reconversion, mais pour beaucoup cela en passe, tout simplement, par une bienveillance personnelle à s’assurer au quotidien en s’accordant des moments de détente au travail, en développant des relations amicales entre collègues, en prenant le temps de s’accorder des pauses cafés, en refusant de travailler constamment dans l’urgence…

Une fois sorti d’un burn-out, il est de nouveau possible d’investir sa vie privée car le sentiment d’être épuisé et vidé par le travail disparait.
Et bien souvent, les personnes qui sont passées par un burn-out accordent une place plus importante à leur famille, leurs amis ou leurs loisirs, sans pour autant désinvestir leur travail. Et si tout était question d’ajustement!