Se sentir triste, être «  déprimé  », avoir du mal à s’endormir, être irritable ne signifie pas forcément qu’on souffre de dépression. Des doutes, des coup de blues, des déceptions font partie de la vie. Certains événements, comme un deuil, la perte d’un travail ou encore une séparation peuvent, en effet, procurer un sentiment de mal-être, de déprime ou encore de grande tristesse… en général cet état s’estompe avec le temps, et la vie reprend le dessus.

Mais parfois, il en est autrement et ce sentiment de mal-être s’installe dans le temps et parait insurmontable. Il s’agit, alors certainement d’un état dépressif qui nécessite une prise en charge adaptée.

 

Des dépressions…

Il existe, en effet, plusieurs formes de dépressions qui sont classées en trois groupes  : les troubles dépressifs majeurs qui correspondent à un ou plusieurs épisodes dépressifs majeurs d’une durée d’au moins deux semaines, les troubles dysthymiques, qui se caractérisent par une humeur dépressive pendant au moins deux ans, associée à des symptômes dépressifs sans qu’un état dépressif se soit réellement déclaré et enfin, les troubles dépressifs non spécifiés c’est-à-dire tout trouble dépressif ne rentrant pas dans les deux catégories précédentes.

Existent également des dépressions spécifiques, comme les dépressions saisonnières, qui reviennent de façon cyclique en lien à la diminution de l’ensoleillement, la dépression du postpartum qui apparaît suite à un accouchement, ou encore une dépression suite à un deuil.

Une grande tristesse

Ce qui est au premier plan dans la dépression c’est un sentiment de grande tristesse, où la personne reste inconsolable malgré l’attitude bienveillante de ses proches. Le sentiment d’être pris d’un désespoir sans limite où rien ne viendra entraver ce processus est caractéristique de la personne déprimée.
Les pensées négatives, les idées noires sont prédominantes et permanentes ce qui différencie la dépression d’un coup de déprime.

L’humeur triste et négative, teintée d’anxiété représente alors une réelle gêne pour la personne dans sa vie relationnelle, professionnelle ou sociale  : incapacité à se lever, peur de sortir, agressivité… La personne déprimée se sent coupée émotionnellement de son entourage, car la souffrance psychique qu’elle ressent est très éloignée, et bien plus violente de ce que chacun peut ressentir lors de moments difficiles.

Un ralentissement généralisé

La dépression entraîne un ralentissement général dans tous les registres de la vie quotidienne  : relationnel, affectif, intellectuel, social…

La personne déprimée se sent d’autant plus marginalisée car incapable de poursuivre son rythme de vie qu’elle menait avant l’épisode dépressif.

De plus, la fatigue psychique et physique entraînent bien souvent un arrêt de travail, ce qui accroît le sentiment de solitude et impacte également l’estime de soi.

La baisse de l’estime de soi

La personne déprimée se dévalorise par des pensées ou des idées négatives, le sentiment d’échec revient souvent accru par le sentiment de culpabilité d’être autant fragilisée par un événement particulier.

L’absence généralisée de désirs

On retrouve également, une absence généralisée de désir  : baisse de la libido, pas de projection dans le futur même proche, aucune envie et aucun plaisir dans les activités menées. La personne déprimée se désintéresse de tout ce qui avait jusqu’alors du sens.

Des troubles associés

Il est très fréquent de trouver associées à la dépression des douleurs physiques ou des maladies psychosomatiques  : mal de dos, troubles digestifs, manque d’appétit, cystites à répétition… Le corps devient alors porteur d’une souffrance psychique et devient l’objet de la plainte.

On retrouve fréquemment chez la personne déprimée une dépendance à l’alcool, aux drogues, aux médicaments ou encore aux jeux. Ces addictions sont à entendre comme le reflet d’une dynamique auto-destructrice, tout comme une tentative d’apaiser des angoisses exacerbées par l’état dépressif.

Quelle solution pour s’en sortir  ?

Il réside toujours une solution pour s’en sortir et retrouver de l’intérêt à la vie pour celui qui traverse un épisode dépressif. La psychothérapie permet un accompagnement de la personne en souffrance en valorisant la parole au travers d’une écoute bienveillant et professionnelle. Cette démarche ne peut venir que de celui qui souffre, et ce n’est pas incompatible avec un traitement médicamenteux.

La psychothérapie vise des changements durables et profonds du fonctionnement psychique. Il faut parfois du temps pour changer sa manière d’aborder les choses et sa manière d’être avec les autres. Mais l’apaisement qu’apporte un tel travail et la reprise progressive de confiance en soi sont suffisamment perceptibles pour poursuivre cet engagement vers un mieux-être.